Première publication : 24 décembre 2011.
Nombreux ont été ces derniers jours les phraseurs de tout poil qui, sortis de leur réserve, ont grogné de mécontentement face à la loi votée à l’Assemblée nationale le 22 décembre 2011. Des qualificatifs nauséeux affleurent à satiété : « mémoriel », « électoraliste », « communautariste ». On éprouve un haut-le-cœur en raison de l’extrême grossièreté, pour ne pas dire flaccidité collaborationniste de ce genre de propos rageurs. Un siècle de déni ne suffirait donc pas, il faudrait encore prendre des gants, et continuer à s’enrouler avec volupté dans les drapeaux rouges sanglants étendus sous nos nez. Ce déballage réactionnaire montre bien que la lutte internationale contre le négationnisme turc prend à contre-pied les faux censeurs de la déraison en les repoussant dans des retranchements absurdes. On a envie de dire à ces censeurs d’un prétendu électoralisme : « Eh bien, mes beaux salauds, vous avez une belle santé ! » Rien ne serait plus vil à vos yeux que le soi-disant électoralisme quand vous-mêmes briguez partout voix, notoriété, postes, subventions, prébendes ! Voulez-vous exister sur notre dos après avoir battu le record d’un siècle de silence et rivaliser à présent d’arguties et de regrets acerbes ? La fragile fleur de la vérité et de l’existence juridique a fini par percer sous le fumier chaud et confortable de la non-existence. Jusque-là nous n’avions droit qu’à la mémoire, à présent nous avons le droit de nous défendre. Dommage, tout de même, que de 1915 à 2012, il n’y ait eu en France qu’une seule élection présidentielle !