Première publication : 15 décembre 2011.
Après 15 années d’études menées dans le plus grand secret, l’Institut Arménien de Psychologie Télévisuelle, basé à Boston, nous a fait parvenir ses conclusions sur Derrick, série policière allemande diffusée dans les deux Allemagnes à partir du 20 octobre 1974, durant la guerre froide, jusqu’au 16 octobre 1998.
Derrick, propagande anticommuniste le temps d’une sieste
L’année du lancement de la série n’est pas anodine, puisqu’elle se situe deux ans après les accords SALT I (1972), et cinq ans avant les accords SALT II (1979). Les accords américano-soviétiques SALT visaient la limitation des armements stratégiques (Strategic Arms Limitation Talks) tels que les missiles balistiques et les antimissiles. Rappelons que dans les relations américano-soviétiques de l’époque, un climat de détente et d’entente existait. Cela apparaît de façon métaphorique au cours des aventures munichoises de l’inspecteur Derrick et de son assistant Klein, policiers ennemis des armes à feu et partisans de l’investigation psychologique.
D’après le Professeur William Eurnekian Jr, de l’Institut Arménien de Psychologie Télévisuelle, il y a 87% de chances que la série Derrick ait été créée sur ordre du gouvernement ouest-allemand afin d’endormir le peuple après le déjeuner, moment où les consciences s’échauffent. Preuve à l’appui, l’éminent Professeur affirme que « plusieurs tentatives de coups d’état fomentées par des factions d’extrême-gauche ainsi que de manifestations pour le réarmement et l’intensification de la lutte contre l’Union soviétique » auraient été déjouées grâce à la diffusion soutenue de Derrick.
Les épisodes, d’une durée de 60 minutes, sont un exercice virtuose d’équilibre de la terreur, où les héros, vêtus de cache-misère, parviennent en quelques mouvements à endormir la vigilance de plusieurs millions de spectateurs. Leur force tranquille était un véritable tour de force et n’empêchait d’ailleurs pas, durant quelques séquences d’action éphémères, de dépasser les autres séries européennes par une meilleure maîtrise du rythme et un souci du détail.
Des prisonniers de guerre soviétiques utilisés dans Derrick
Il est possible, voire probable (90% de probabilités selon le Professeur Eurnekian Jr) que Derrick ait été conçue initialement comme une série au rythme frénétique et à l’action époustouflante. Seulement, quelques cascades malheureuses dans les commencements auraient poussé les acteurs à invoquer la Convention de Genève de 1949 relative au traitement des prisonniers de guerre, notamment l’article 13 §2 (« Les prisonniers de guerre doivent de même être protégés en tout temps, notamment contre tout acte de violence ou d’intimidation, contre les insultes et la curiosité publique. ») et l’article 27 §2 (« (…)les prisonniers de guerre qui travaillent recevront une tenue appropriée partout où la nature du travail l’exigera. »).
Toujours selon notre Professeur, « cette scandaleuse affaire révèle que les acteurs de Derrick étaient des prisonniers de guerre de l’URSS, utilisés comme des personnages de fiction dans ce purgatoire télévisuel, à des fins de propagande occidentale capitaliste. L’état de leurs vêtements et leur abandon physique témoignent d’une torture psychologique intensive menée par les scénaristes et les producteurs de la série. » Une vie tragique pour ces acteurs qui n’ont pas été informés de la chute du bloc communiste, et ont vu leur contrat prolongé jusqu’en 1998.