La fuite en attendant de Recep Tayyip Erdogan, par Alfred Pointillarre

Alfred Pointillarre, textes d'Alexandre Kebabdjian

Première publication : 19 novembre 2011.

Par Alfred Pointillarre, haut fonctionnaire de la République française, panturquiste patenté

Bon gré mal gré, les compromis entre fonctionnaires de l’adhésion, intellectuels de tradition négationniste et griffeurs turcs aux griffes acérées du néo-ottomanisme, progressent. De l’autre côté du Bosphore, la Turquie incorpore un autoritarisme et une violence politique qui ont fait frémir plus d’un vacancier, les obligeant à se retrancher sur d’autres séjours méditerranéens. Nous qui sommes l’incarnation d’une certaine amitié franco-turque bien sous-pesée, nous qui sommes les palefreniers officieux de cette amitié incestueuse entre nos deux pays, nous qui veillons sur chaque rencontre, et surveillons de près les réactions des lobbies – lobbies que nous soupçonnons d’être une cinquième colonne au service d’une vérité explosive à manipuler avec précaution -, nous, adorateurs de l’État profond, sommes aujourd’hui enchantés d’apprendre que la sage diplomatie enfin rétablie et les forces vives de l’Europe se rangent du côté des panturquistes. Notre confrère Médiapart, dans son article intitulé « La fuite en avant de Recep Tayyip Erdogan », justifiant l’autoritarisme du Premier ministre par les hésitations de l’Europe, reflète fidèlement notre préoccupation. Il définit la politique d’Erdogan comme « national-libérale » plutôt que transnationale conservatrice, expression que nous, Alfred Pointillarre, préférons car loin d’être les prémices d’un panturquisme criard, les actes politiques de M. Erdogan sont plutôt une fidèle imitation de nos traditions fascisantes occidentales, douces et insidieuses. Néanmoins, un journaliste australien, en lisant l’article de Médiapart, s’est permis de s’interroger sur la légitimité même de ce journal. « Pourquoi, s’interroge-t-il, avoir fondé Médiapart s’il s’agissait d’accoucher d’un plaidoyer des idées panturquistes déballées jusqu’à satiété dans le vieux continent? » Quant à nous, fuyons en attendant nos responsabilités d’antan et de demain et donnons-nous la main. La tempête va être rude.

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