Le point de vue de Diego: La statue ne fait pas le moine

Diego, textes d'Alexandre Kebabdjian

Première publication : 7 juin 2011.

Par Diego (notre chroniqueur)

Y a-t-il un lien entre Komitas et Antranig, entre la statue d’un musicologue génial devenu fou à cause du génocide et celle d’un général qui n’a pas pu réaliser son rêve d’Arménie unifiée?

Le 24 avril 2003, une statue du Révérend Père Komitas, au corps disloqué et à la face blafarde et oblongue, parvient à être érigée place du Canada, à Paris. Elle essaye tant bien que mal de rendre hommage aux victimes du génocide des Arméniens de 1915-1923, ainsi qu’aux descendants des Arméniens qui avaient trouvé refuge dans la capitale parisienne.

Dans la nuit du 27 mai 2011, le buste du Général Antranig, l’aigle aux yeux de feu, est désassemblé, quelques jours après son installation, par un patriote, Hrach Makeyan, chef à Sochi de l’Union des Arméniens de Russie (UAR), sous prétexte que le gouverneur de Sochi, vétéran de la guerre contre les statues et stèles arméniennes, serait désireux de ménager ses investisseurs turcs pour les Jeux Olympiques d’Hiver de Sochi.

Les apparences gênent ou arrangent. Le Révérend Père Komitas, image de l’anéantissement, arrange bien du monde, tandis que celle du chef militaire Antranig, à la tête de ses 1000 volontaires, peut rendre furibonds certains. La statue ne fait pas le moine.

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