Ankara va-t-il perdre sa « diaspora »?

Première publication : 18 mai 2012.

Où l’on apprend ainsi que les Turcs immigrés formeraient une diaspora. La majuscule devant bientôt suivre. Une diaspora qui aurait donc vidé son pays d’origine au point que celui-ci ne serait plus le cœur, comme jadis, d’un vaste empire où le sultan tout puissant était comme « l’ombre de Dieu sur terre », mais un tout petit pays. Ce terme de diaspora, peu usité il y a une trentaine d’années, est à toutes les sauces aujourd’hui : les restaurants chinois, les Roms, bientôt les Grecs, les haltérophiles, qui vous voudrez encore, formeraient des diasporas… (La France en aurait une quarantaine, et l’Allemagne, une seule, mais de taille). L’Europe va-t-elle se transformer, grâce à nos amis turcs, en terrain de football où s’affronteront Galatasaray II et Ararat II, le ballon fétiche de ses joutes représentant tour à tour la tête de Gül et celle de Sargsyan (l’un rond, l‘autre carré, au choix)? En 2015 se jouera la finale. En cas de match nul, il faudra attendre un autre siècle…mais non! les Kurdes, entre-temps, vont retrousser leurs manches et interférer dans la partie. Une méthode subtile, en somme, pour mettre le feu aux poudres (ou éteindre la mèche) :

1) Ankara se voile la face et sauve son honneur;

2) la « diaspora turque » prend les coups et découvre le génocide qu’elle finit par assimiler à force d’user ses culottes sur les bancs de l’école de la République;

3) les Kurdes se battent ouvertement dans les rues européennes contre les « Loups Gris »;

4) Ankara se fâche avec sa « diaspora »… les « Loups Gris » rentrent chez eux…dans le désert de Gobi où on leur ferme les portes (ou Ankara s’efface devant sa « diaspora » acquise à la reconnaissance du génocide).

« Diaspora, yok yok, jamais de la vie… »