Archives d’Ankara : Le manuscrit caché de Talaat enfin visible

Première publication : 14 mai 2012.

Quoi, Talaat, le bourreau, aurait écrit un testament? Eh oui, il se trouve sous bonne garde aux archives d’Ankara…ce sont des notes jetées sur un bout de papier réduit en boule qu’il serrait dans sa main crispée au moment de son trépas. D’ultimes confidences, pensez donc! La transcription d’un cauchemar, la nuit précédant son exécution, plutôt! Ou bien, l’épure d’une dernière conférence qu’il ne tint jamais et qu’il aurait voulu proposer aux Affaires étrangères de Berlin. En tout cas, l’expertise du manuscrit, de l’écriture et de la signature, l’atteste, ces quelques lignes fines et régulières furent tracées de sa propre main, et d’une main ferme. Ce dernier point est néanmoins troublant. Dans l’état où se trouvait le fugitif, pouvait-il garder un tel calme? Ne serait-ce pas, plutôt, des notes recueillies auprès d’un interlocuteur qu’il s’était mis en tête de dénoncer? Mais alors pourquoi avoir apporté tant de soin à les reporter? On ne dénonce pas un traitre en exécutant un morceau de calligraphie : la parole d’un délateur de si haut rang eût largement suffi. Non, non, il s’agirait bien d’une sorte de « testament », que son auteur ne pouvait, bien sûr, imaginer comme tel ne sachant point qu’il allait mourir, une déclaration consignée en toute lucidité, bref, un programme de rechange à proposer aux plus hautes autorités allemandes… A moins que nous nous trouvions devant un faux, un vrai faux, une provocation arménienne par exemple, parfaitement reproduit par un habile artisan de cette race honnie dans le but de confondre le porteur du papier. Soit, mais que dit, diable! ce « testament »? Voici : « Ben… – pardon! voici plutôt la traduction – Moi, Sérénissime Pacha de la Jeune Turquie, chassé par les ennemis les plus honnis que la Terre ait pu jamais porter, je déclare la nécessité de se ressaisir afin de prendre notre revanche et de proclamer, par la diplomatie cette fois et non plus par les armes qui nous ont été si malheureuses, notre amour pour le progrès et l’union des peuples d’Europe et dont notre alliance en est le socle et le ciment, et cela, maintenant que nous avons débarrassé notre Patrie de la race arménienne, en préconisant tant auprès des représentants éprouvés des quelques survivants qui ont pu échapper à notre fléau, qu’auprès de toutes les chancelleries d’Europe, le dialogue, en vue d’une réconciliation à partir du sage constat de torts partagés. » Les archives d’Ankara vous réservent bien d’autres surprises! (A SUIVRE)

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