Fukushima ou le plongeon dans l’inconnu

Première publication : 19 mars 2012.

Notre correspondant japonais nous écrit d’une main tremblante :

« De grands rassemblements ont eu lieu au Pays du Soleil levant, pour le premier anniversaire de la catastrophe nucléaire de Fukushima. J’en ai les yeux mouillés de larmes en vous écrivant. Des milliers de personnes, chez nous, se sont rassemblées pour appeler à la fin du nucléaire, à la protection des populations et à l’arrêt de la désinformation actuellement en vigueur sur le territoire japonais.

« Est-ce peine perdue ?

« Avec le nucléaire, on ne reconstruit pas. C’est irréparable. Tchernobyl le prouve. On empoisonne et on stérilise au césium pour des générations, on tente le diable, on répand le poison du nucléaire jusqu’aux tréfonds de la terre. On pourrait appeler cela l’Age de pierre nucléaire de l’humanité.

« Le monde se passionne pour les pays émergents. On devrait aussi se passionner pour le grand plongeon. D’ailleurs les délégations étrangères n’étaient pas nombreuses ce dimanche 11 mars 2012 pour soutenir le peuple japonais contre le poison du nucléaire.

« Seule une délégation allemande, avec probablement des idées en tête, était au rendez-vous. Leur pays, à l’instar de la Belgique et de la Suisse, prépare leur petite sortie. La France et la Grande-Bretagne, au contraire, sont en lice pour développer leur parc. Celui-ci, au moins, ne se délocalisera pas. La filière tient bon chez vous comme chez nous.

« Quant à l’Inde et à la Chine, espérons (dans une autre vie) qu’elles seront un modèle d’écologie, et que Kim Jong-il XXIIe ne sera plus qu’un mauvais souvenir, car plusieurs milliards d’asiatiques radioactifs c’est loin d’être un avenir radieux pour la planète.

« C’est Fukushima notre cauchemar… »

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