Première publication : 26 juin 2012.
Les Ankariotes n’ont pas attendu l’investiture de François Hollande pour concocter un prometteur rapprochement franco-turc, car c’est bien à la France de présenter des excuses et de réparer les dégâts après la divine colère d’Ankara suscitée par la loi de pénalisation du génocide des Arméniens, ce crime de lèse-Turquie. En vérité, les Sarkozistes avaient, en quelque sorte, préparé le terrain par un bombardement massif de dernière minute. A présent, la fureur est retombée et on ne tire plus à vue, on compte les blessés de part et d’autre. Que vont donc proclamer, sur ces entrefaites, les nouveaux gouvernants socialistes aux Arméniens qui espèrent que leur mémoire soit un jour respectée et protégée par la loi? Après avoir cru dans le passé en la révolution des Jeunes Turcs (1908), puis en la présence et la protection française autour d’un foyer arménien en Cilicie (1920), les Arméniens continuent, après tant d’abandons, de défaites et de cendres, de croire de toutes leurs forces, au moins, au respect de leurs morts par fidélité. Une loi apaisante sortira un jour de la géhenne du négationnisme quand les spoliés d’hier seront remplacés par les investissements colossaux à venir. Cela vaut bien une loi!