Première publication : 4 mars 2012.
L’Institut de Référencement des Métaphores Politiques de Kuala Lumpur note que durant les 12 dernières années, pas moins de 1250 mots du vocabulaire maritime ont été utilisés lors de périodes électorales dans un grand nombre de nations, certaines suffisamment enclavées pour ne pas avoir la moindre idée de ce dont elles parlent. Plusieurs candidats déchus, présidents sortants ou nouveaux chefs de gouvernement ont eu l’opportunité, au cours de débats, de recourir à ce genre de procédé de langage. La tragédie du Concordia ou celle, plus désastreuse encore, du Titanic, pèse dans l’inconscient collectif. Aussi l’utilisation du lexique de la mer par les candidats s’est-elle de plus en plus éloignée des allusions à l’insondable puissance des océans, lui préférant l’image plus flatteuse de capitaine de navire ou de commandant de paquebot à la dérive. En effet, l’Histoire comme la mer étant indifférente aux actions d’un simple pays, la finance mondiale étant ce qu’elle est, il serait dangereux pour un candidat de se comparer à un élément susceptible de produire sur la mer une action déterminante, car d’après l’expérience, c’est elle qui vous engloutit.