Première publication : 1er décembre 2012.
Dans la matinée du 30 novembre, Galbert Ripaille, qui était invité à l’ambassade de Turquie à Paris pour tenir une conférence top-secret sur la géopolitique du foie gras, a été victime d’une agression par des oies sauvages. Le géopoliticien démêlait les méandres de la géopolitique à des estudiantins fraichement débarqués d’Ankara et d’Istanbul, lorsqu’une phrase lâchée par le cuistre a transformé la séance doctorale en affreux cauchemar :« C’est l’alliance du loup, du cochon et du lard qui pousse les oies à servir de fond pour une sauce à l’ail. » Cette affirmation péremptoire du géopoliticien des jardins de l’ambassade a provoqué le courroux d’une douzaine d’oies sauvages qui se sont ruées, furieuses, poussant toutes sortes de cris, sur le docte Ripaille, qui n’a pas eu le temps de prendre ses jambes à son cou, une myriade de becs jaunes s’enfonçant vertement dans son croupion.