Première publication : 17 juin 2013.
« Je réglerai les moindres faits et gestes de votre vie quotidienne… » Ainsi parle désormais le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan. Il sera bientôt, si Allah le veut, l’empereur-président du palais de Cankaya, à Versailles-Ankara. Il règne déjà depuis l’an 2002 de l’ère chrétienne sur les destinées d’une nouvelle puissance montante. C’est Jacob attendant au pied de l’échelle de gravir les échelons d’une envolée céleste qui le mènera jusqu’à la chère adhésion de la Turquie à l’Europe et Dieu sait où encore. L’Alaric qui sonnera l’hallali de nos illusions laïques, ainsi se présentera le nouvel Autocrator. Goth modéré, Gott encensé, Grand Stratège régnant sur les vestiges de l’ancien monde. Ainsi sera-t-il en l’an 2025. Entretemps, le « soi-disant Génocide de 1915 » (qui se souviendra encore en 2025 de cette histoire?) aura été rejeté par 75% des voix lors d’un referendum organisé par Recep Tayyip Erdoganus Autocrator au faîte de son triomphe. Le nouveau vainqueur (Gazi, et non, s’il vous plait, Gezi), hargneux, dénué de la moindre humanité, mais, en revanche, maître de l’Oummanité, enivré par le parfum acre de la victoire arrachée, marchera sur un tapis de pétales de rose. Il sera acclamé par la foule de ses adorateurs. Ne sera-t-il pas le géant des légendes mythiques, soulevant les montagnes, fendant la terre de son regard, apaisant le courroux de ses partisans? Ainsi rêvait Recep Tayyip Autocrator, le nouveau père du peuple, qui se reposait à l’ombre d’un arbre, en son parc préservé…dans l’asile où il est enfermé.