Première publication : 21 mai 2012.
Par Milow Helwington, climatologue de l’IFRIT
Au terme d’une longue réflexion nourrie par moult colloques et rapports, l’Europe, par la bouche de son ineffable Branquignol, a fait connaître à la communauté mondiale sa conclusion, son dernier mot, définitif, irrévocable: la Terre est ronde, hélas! Il y a plus d’un an déjà, la prometteuse école allemande de géopolitique démontrait que les défis actuels n’étaient plus aussi simples qu’au temps de la Ligne Maginot, surtout depuis l’avènement du village global piplinesque (conférence du colonel Spongman dans un café littéraire de Berlin). Il fallait, par conséquent, que les « géopoliticiens » se mettent au goût du jour, abandonnent leurs vieilles habitudes, leurs anciens espaces de prédilection en s’intéressant désormais, entre autres nouveautés, au Caucase. Trêve de discours! C’est négliger le facteur climatique que de continuer à discourir sur ce vaste et inépuisable sujet. L’amincissement de la couche d’ozone expose le globe terrestre (qui est rond) et détruit de nombreuses espèces vivantes, parmi lesquelles se trouvent aussi les caucasomaniques ou « experts du Caucase » (rapport de l’International Crisis Group): leur dernière apparition remonterait à six mois dans les montagnes d’Arménie de l’Est, puis, plus rien. Pris à tort pour des loups, les caucasomaniques furent traqués, nous dit-on, à travers champs et prairies par les bergers arméniens. Ils se réfugièrent à toutes jambes dans des grottes habitées par les ours (ceux-ci subsistent encore en cette partie du monde grâce à la pureté de l’air ainsi qu’au miel légendaire qui s’y trouve en abondance). Et l’inévitable qui devait arriver, arriva: une espèce, celle des « spécialistes », s’est éteinte au profit des ours qui n’ont que faire des géopoliticiens, excepté de leur chair: les plantigrades préservent depuis des millénaires l’écosystème complexe du Caucase, çà leur suffit amplement.