Première publication : 26 juin 2012.
Ils brandirent le spectre de l’islamisme taliban pour justifier l’intervention en Afghanistan, puis invoquèrent la menace du retour à l’ancien régime égyptien pour légitimer le président islamiste Mohamed Morsi. Les États-Unis étaient loin d’être incohérents dans leur politique. Ils n’avaient qu’un seul objectif : changer la carte mondiale du tourisme. Alors que des millions de fonctionnaires et d’employés du secteur privé calculent leur budget de vacances, une révolution planétaire est en train de se jouer sous leur nez. Le « low cost » des destinations touristiques anciennement les plus convoitées risque d’être chèrement payé et se changer en peur et en répulsion : salafistes en Tunisie, Frères musulmans en Égypte, islamisme en Turquie (le grand retour du refoulé pour cette dernière), rien d’attirant en vérité. Huntington n’avait pas pensé que « le choc des civilisations » bouleverserait la carte mondiale du tourisme. L’histoire a dépassé ses prédictions, les continents envoyant tantôt leurs hordes de vacanciers bâiller aux corneilles au pied des pyramides incas…